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SIMONE VEIL SOUS LA COUPOLE ( mars 2010 )
Le 26 janvier 2011
Irène FRAIN – Edito SIMONE VEIL ( éditorial dans "Match" , mars 2010)
Une grande dame. Le mot surgit systématiquement dès qu’on évoque la figure de Simone Veil. Il faut dire qu’il lui sied aussi bien que son tout neuf costume d’académicienne.
Mais d’où vient qu’une femme puisse être aussi spontanément associée à cette noble expression médiévale, tellement française qu’elle en est devenue intraduisible ? Et qu’est-ce qui fait la grande dame, au XXIème siècle ? La naissance, les honneurs, la réussite sociale ? Sûrement pas. Une grande dame, c’est d’abord un regard. Des yeux qui font davantage que voir, des yeux qui savent. L’essentiel : l’humain. Savoir dans quel abîme d’horreurs l’homo sapiens sapiens a si souvent le don de précipiter ses semblables. Et quelles stupéfiantes grandeurs il peut aussi faire surgir du fond de l’enfer.
Dans ces conditions, une grande dame, c’est nécessairement une femme qui, malgré cette science intime de la douleur et de l’effroi, et en dépit des plaies impossibles à refermer, a hardiment choisi de faire triompher le second parti. Le courage, la dignité, le respect, la loyauté, la tenue. Voilà pourquoi tant de Français aiment Simone Veil. C’est donc que ces valeurs ne sont pas aussi désuètes qu’on veut nous le faire croire. Et qu’il y a peut-être urgence à braver les effets de mode pour les réinscrire dans notre vocabulaire…
Grande dame, enfin, Simone Veil, parce que dans ses yeux d’une transparence inimitable se lit tout un pan de l’histoire de l’Europe moderne. Les camps de la mort. L’unité européenne, si magistralement incarnée quand elle en assura, de à 1979 à 1982, la première présidence. Enfin les droits des femmes. L’un de ses plus fervents combats.
D’ailleurs c’est bien simple : dès qu’elle en parle, une lueur nouvelle s’allume dans son regard. Femme-vigie. Pas une Française, à cet instant-là, qui ne se reconnaisse en elle. Les aînées, au souvenir de l’abjection des avortements clandestins. Leurs filles, qui revivent alors leurs batailles pour la maternité choisie. Et les jeunes générations, garçons et filles confondus, qui découvrent maintenant cette femme d’Etat dans leurs livres d’histoire.
Merci d’exister, Simone Veil. Vous nous ressuscitez un bonheur que nous croyions perdu: la joie d’admirer
Une grande dame. Le mot surgit systématiquement dès qu’on évoque la figure de Simone Veil. Il faut dire qu’il lui sied aussi bien que son tout neuf costume d’académicienne.
Mais d’où vient qu’une femme puisse être aussi spontanément associée à cette noble expression médiévale, tellement française qu’elle en est devenue intraduisible ? Et qu’est-ce qui fait la grande dame, au XXIème siècle ? La naissance, les honneurs, la réussite sociale ? Sûrement pas. Une grande dame, c’est d’abord un regard. Des yeux qui font davantage que voir, des yeux qui savent. L’essentiel : l’humain. Savoir dans quel abîme d’horreurs l’homo sapiens sapiens a si souvent le don de précipiter ses semblables. Et quelles stupéfiantes grandeurs il peut aussi faire surgir du fond de l’enfer.
Dans ces conditions, une grande dame, c’est nécessairement une femme qui, malgré cette science intime de la douleur et de l’effroi, et en dépit des plaies impossibles à refermer, a hardiment choisi de faire triompher le second parti. Le courage, la dignité, le respect, la loyauté, la tenue. Voilà pourquoi tant de Français aiment Simone Veil. C’est donc que ces valeurs ne sont pas aussi désuètes qu’on veut nous le faire croire. Et qu’il y a peut-être urgence à braver les effets de mode pour les réinscrire dans notre vocabulaire…
Grande dame, enfin, Simone Veil, parce que dans ses yeux d’une transparence inimitable se lit tout un pan de l’histoire de l’Europe moderne. Les camps de la mort. L’unité européenne, si magistralement incarnée quand elle en assura, de à 1979 à 1982, la première présidence. Enfin les droits des femmes. L’un de ses plus fervents combats.
D’ailleurs c’est bien simple : dès qu’elle en parle, une lueur nouvelle s’allume dans son regard. Femme-vigie. Pas une Française, à cet instant-là, qui ne se reconnaisse en elle. Les aînées, au souvenir de l’abjection des avortements clandestins. Leurs filles, qui revivent alors leurs batailles pour la maternité choisie. Et les jeunes générations, garçons et filles confondus, qui découvrent maintenant cette femme d’Etat dans leurs livres d’histoire.
Merci d’exister, Simone Veil. Vous nous ressuscitez un bonheur que nous croyions perdu: la joie d’admirer