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Marc Lambron, acte 1
Posté le 13 mai 2008
Romancier et essayiste, critique littéraire au « Point », chroniqueur à « Madame Figaro », Marc Lambron est communément défini comme un des plus brillants esprits de la scène littéraire parisienne. Pour moi, Marc est surtout le seul homme de ma connaissance qui soit capable de parler des choses sérieuses avec légèreté, et très gravement des sujets les plus futiles. En un mot, Marc est un homme élégant. Presque dandy — le dandysme étant, bien sûr, avant tout, une forme d’esprit.
On en jugera dans les trois actes de notre dernière conversation. Tout commence, une fois de plus, par notre cher Alain Robbe-Grillet. Pourquoi « cher » ? Tout simplement parce que c’est au pape du nouveau roman que Marc et moi devons notre rencontre. A Saumur, en 1998, découvrant que nous étions identiquement intrigués par le parcours et l’aura de l’auteur des « Gommes », nous nous sommes ensemble assis à sa table, puis nous avons concocté le canular de la Chambre 17 , épisode désormais incontournable de la saga robbe-grilletienne.
Puis, comme Robbe nous aimait bien, et sa femme Catherine aussi, les années suivantes, il nous a régalés d’anecdotes. Marc a compris d’emblée comment les décrypter : sous leur apparente frivolité, les récits drolatiques et cruels de Robbe-Grillet racontaient, pour qui savait entendre, les enjeux les plus violents de la vie littéraire française des cinquante dernières années.
Cet acte I évoque une sombre affaire de refus de manuscrit, d’appartement et de château à la campagne. Autour du couple Robbe-Grillet, s’affrontent rien moins que les éditions Gallimard et les éditions de Minuit. Muettes tractations financières. Après Jean Paulhan, entrée subite sur scène de l’auteur d’« Histoire d’O », Dominique Aury, enfin Jérôme Lindon clôt le ban. Le tout sur fond d’assassinat du roman français… On n’est pas loin du polar. Qui aurait soupçonné des arrière-plans aussi balzaciens chez ceux qui avaient cru trucider l’auteur du « Père Goriot » et de « Eugénie Grandet »… ?
On en jugera dans les trois actes de notre dernière conversation. Tout commence, une fois de plus, par notre cher Alain Robbe-Grillet. Pourquoi « cher » ? Tout simplement parce que c’est au pape du nouveau roman que Marc et moi devons notre rencontre. A Saumur, en 1998, découvrant que nous étions identiquement intrigués par le parcours et l’aura de l’auteur des « Gommes », nous nous sommes ensemble assis à sa table, puis nous avons concocté le canular de la Chambre 17 , épisode désormais incontournable de la saga robbe-grilletienne.
Puis, comme Robbe nous aimait bien, et sa femme Catherine aussi, les années suivantes, il nous a régalés d’anecdotes. Marc a compris d’emblée comment les décrypter : sous leur apparente frivolité, les récits drolatiques et cruels de Robbe-Grillet racontaient, pour qui savait entendre, les enjeux les plus violents de la vie littéraire française des cinquante dernières années.
Cet acte I évoque une sombre affaire de refus de manuscrit, d’appartement et de château à la campagne. Autour du couple Robbe-Grillet, s’affrontent rien moins que les éditions Gallimard et les éditions de Minuit. Muettes tractations financières. Après Jean Paulhan, entrée subite sur scène de l’auteur d’« Histoire d’O », Dominique Aury, enfin Jérôme Lindon clôt le ban. Le tout sur fond d’assassinat du roman français… On n’est pas loin du polar. Qui aurait soupçonné des arrière-plans aussi balzaciens chez ceux qui avaient cru trucider l’auteur du « Père Goriot » et de « Eugénie Grandet »… ?